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Art Et Yoga

  • : Articles sur le Hatha yoga et les formations proposées.
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Bienvenue sur Art et yoga, blog de Valérie Beck,  complémentaire  du site www.art-et-yoga.fr. Vous trouverez dans ces pages de quoi organiser vos séances, découvrir des techniques de yoga, trouver des renseignements sur nos cours par correspondance, et de nombreux autres articles. Diplômée en yoga, yoga nidra, yoga thérapeutique, je suis des études de sanskrit. Pourquoi art et yoga? Parce qu'en parallèle je suis musicienne et danseuse. En Inde, les arts et le yoga permettent d'atteindre Moksha, but ultime de l'art et du yoga!

 

 

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28 novembre 2023 2 28 /11 /novembre /2023 16:18
Formations de yoga en ligne issu des écoles natha.

 

Le Natha yoga

 

Le yoga que je transmets par correspondance est influencé par le tantrisme car il se rattache à la tradition des Natha-yogins. C’est-à-dire ???? Quelques points succincts d’explications !

 

Le tantrisme,  apparu  vers le 5ème siècle  dans le nord-est de l’Inde s’est largement déployé  jusqu’au 12ème siècle. Il a intégré différents élèments au fil du temps d'autres courants philosophiques, et notamment ceux du shivaïsme du Cachemire.

Le shivaïsme est une vision de l'univers dans lequel Shiva et Shakti sont deux principes égaux. Issus d’un tout originel, ils sont deux jumeaux : l’un conçoit et l’autre réalise. L’un n’est pas soumis à l’autre puisque les deux sont issus de Parashiva.  En termes plus philosophiques, Shiva est la conscience pure tandis que Shakti est le pouvoir dynamique de cette conscience. Ils sont deux aspects d'une même réalité. Tant que ces deux aspects ne sont pas nés, l’univers n’est pas et « n’est-pas n’est pas. »  Ce yoga a donc développé des techniques pour éveiller Kundalini,   qui n'est rien d'autre que l'énergie Shakti lovée dans chaque être humain - et/ou/ pour travailler sur la structure énergétique à partir du corps physique en utilisant énormément de techniques, pas seulement des postures et du pranayama, mais aussi des yantras, mudras, mantras, nyasas, et tout un panel de concentrations pour conduire à la méditation pure... le but étant d'unir kundalini/shakti à la conscience Shiva, pour retrouver l'unité et transcender l'univers. Programme pour des yogis aguerris, mais la grâce peut toucher n'importe qui un jour ou l'autre....

 

1. Puisque tout est dans tout, et que tout est issu d’un principe unique, la philosophie tantrique insiste sur le fait de ne rien rejeter, de ne pas faire de clivage net et strict entre le bien et le mal avec des recettes toutes faites. (D’où l’absence de yama et niyama dans ces écoles qu’on trouve dans le yoga de Patanjali ) ; avec un travail sincère, régulier, constant, ardent, les plus belles qualités s’éveilleront d’elles-mêmes : amour, compassion, honnêteté, toutes ces qualités ne doivent pas être recherchées pour les mérites qu’elles sont supposées donner, mais parce que par la pratique du yoga, la purification du corps, des énergies, du mental, l’être est débarrassé de ce qui est sombre, pesant, et s’allège vers la lumière, le divin, grâce à son corps physique.

 

2. Car autre chose essentielle, le corps n’ est  pas un obstacle à la libération qu’il faut dominer à coup d’ascèse, de lavement, de purification, de mortification, et d’actions pour s’attirer des mérites,  mais un temple dans lequel l’expérience de l’illumination peut être vécue «  en direct » loin des constructions intellectuelles. Des techniques précises et nombreuses  peuvent permettre de vivre dans son propre corps cette quête et sa réalisation. Certes, beaucoup d'appelés et peu d'élus, mais une fois encore, ne pas négliger la grâce!....

 

 

3. Ces écoles de yoga insistent aussi beaucoup sur la notion de «  rasa » c'est à dire de saveur, et d’indépendance personnelle, tout en cultivant Iccha, Jnana, Kryia qu’on pourrait traduire par volonté-désir, connaissance, action. Il ne s’agit pas de « profiter de la vie » en étant totalement passif, mais le tantrisme ne croit ni à l’ascèse, ni à un code de conduite qu’il faut absolument respecter pour faire le bien et acquérir des mérites pour une prochaine vie. Le tantrisme pense d’ailleurs qu’on a qu’une seule vie…

 

4. La relation à la mort et à la souffrance est particulière : puisque tout est souffrance, puisque tout est soumis à la destruction, puisque rien de ce qui est créé ne dure, autant savourer le chemin tant qu’on le peut, même dans les moments difficiles ; impossible direz-vous ? Et bien selon les Natha et leur école de yoga, il est possible malgré tout de trouver ponctuellement de la saveur, même dans de toutes petites choses ;  et même si c’est très ponctuellement – vous êtes malade et vous savourez un rayon de soleil, ou le bruit de la pluie, ou un oiseau qui vient chanter près de la fenêtre, ou la présence d’un ami qui vous rend visite. Cette notion est capitale. D’autres écoles de philosophie en parlent aussi, bien sûr, mais l’outil « yoga » permet de trouver une certaine stabilité, ce qui permet de traverser les tempêtes de la vie en gardant le cap.

 

 

5.  Cette école porte un regard différent sur la solitude ; souffrance et solitude sont le lot de millions de gens, même s’ils vivent en famille ; en revanche, trouver le bonheur, la saveur, sentir une légèreté d’être  n’est pas courant et cette façon de vivre, de sentir, coupe des « autres » qui souffrent, et renvoie à une solitude totale. Car il y a peu de monde avec qui partager cette vision du monde. Vous essayez et on vous parle d'un film de Ken Loach. Vous réessayez, et on vous parle de la guerre actuelle ( il y en a toujours une quelque part) Accepter d'être seul, pleinement, avec cette vision et cette volonté de vivre et sentir sa vie, son chemin, n’est pas chose simple. Être heureux isole. Il suffit de regarder la production artistique de ces deux derniers siècles : quelles œuvres parlent en profondeur du bonheur ? De la joie ?  Très peu.  Aussi, les individus trouvent plus facile  de   s’interdire le bonheur, car les 3 quarts de l’humanité souffre et souffrir aussi permet de ne pas s'exclure… il suffit d’écouter les infos pour s’en rappeler si on l’oublie. Mais on peut aussi faire le choix de ne pas écouter. Cela ne veut pas dire une fois encore qu'on vit frivole et insouciant, mais qu'on a choisi "la saveur" qui change tout : la saveur du monde passe par la beauté de l'univers, par la bonté des êtres humains ( il y en a plein), par la vibration profonde qui est la vie.

Les Nathas proposent docn d’aller à contre-courant, non pas pour cultiver son égocentrisme et son plaisir immédiat sans se soucier d’autrui, mais pour qu’au-delà de toute cette souffrance, il y ait la possibilité de choisir de goûter la saveur quand elle se présente et de rendre son chemin plus léger,  car le choix appartient à chacun.

 

 6. Cette école insiste  également sur les trois états qui sont veille, rêve, sommeil, et l’état qui englobe les trois. Il s’agit donc de garder un fil de conscience continue quoiqu’on fasse et même en dormant.  C’est le propos des techniques de yoga Nidra, du pranayama, de certaines méditations. Au-delà, c’est le 5ème état et la fusion avec le tout, car cette branche du yoga est mystique.

 

 7. Enfin, une triade est au cœur de cette école : //, Iccha, jnana, kryia – déjà citée //, manas, prana, ojas  - mental, principe vital, énergie vital  //. Sat, chit, ananda  - être, conscience, félicité- Elle sous-tend toute la pratique de yoga et de la vie quotidienne.

 8. Cette triade se prolonge dans les trois voies, qui ne sont pas des voies séparées, car elles se rencontrent parfois ; la première, c’est lorsque l’individu initie l’action, la seconde, lorsque l’énergie prend le relais, la troisième, lorsque la volonté personnelle est remplacée par la volonté universelle….

 

Ces points de repère sont bien sûr présentés le plus simplement possible. Chaque formation en ligne vous permet d'entrer dans le monde des natha-yogins.

 

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Il existe actuellement 5 formations

 

  • la plus complète et la plus difficile en 4 ans. Elle peut être faite dans le but d'enseigner mais pas forcément.
  • Une plus accessible en deux ans qui reprend en partie le contenu de la formation sur 4 ans.
  • Une pour les personnes qui n'ont pas de temps ou commencent très tardivement ; elle est ludique et se décline en 12 leçons;
  • Une de yoga-nidra, qui permet d'entrer dans cette branche très particulière du yoga.
  • Une post formation en 9 séries, pour ceux qui ont déjà fait du yoga et veulent découvrir cette école ou bien consolider leurs connaissances pratiques et théoriques

 

Car toutes ces formations proposent : de la théorie et de la pratique

sous forme de fichiers audio et de vidéos explicatives.

 

Plus d'infos sur mon site art et yoga

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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19 juin 2022 7 19 /06 /juin /2022 08:49
Les chakras, pour en finir avec les âneries!

 

Voici présenté succinctement les cakras, dont la véritable orthographe devrait être "tchakra".

Contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas 7 et n’ont pas les couleurs de l’arc-en-ciel

Ils sont entre 10 et 13 principaux et aujourd'hui je présente 6 d'entre eux. A noter que le " plexus solaire" n'est pas un cakra, et que ceux-ci ne sont pas localisés " dans" le corps puisque ce sont des courants d'énergie qui le dépassent largement. Ils sont des relais entre le corps physique et la structure énergétique.

Ils ont la forme de roue ou de lotus et se situent sur la Sushumna mais la dépassent largement. Tant que Kundalini ne les a pas éveillés – ce qui ne se produit d’ailleurs que fort rarement – ils ne tournent pas mais n’en sont pas moins actifs. Ils contiennent des mémoires anciennes ainsi que  la somme de nos expériences  vécues, MAIS ils contiennent aussi tous nos potentiels, tout ce que nous pouvons développer dans nos vies, voir dépasser, harmoniser, unifier grâce au souffle.

  • Muladhara cakra : C’est le cakra de l’énergie tellurique,  au dessus de l’anus ;  là où est endormie l’énergie vitale Kundalini, là où couve notre magma intérieur, notre feu intérieur.  Il gère : l’odorat,  le nez, les pieds et la locomotion ;  les os,  la chair, etc. C'est celui qui puise l'énergie vitale pour la diffuser ensuite via manipura cakra.

 

Ses symboles : roue à quatre rayons. Carré jaune ; triangle rouge ; un  cobra entoure le linga noir

A travers toutes les pratiques de feu, on essaie d’éveiller l’énergie vitale pour ensuite pouvoir la transmuer.

Son Bija est LAM. C'est là qu'est endormie Kundalini qui quittera le corps à la mort,  le yoga permet de s'y préparer.

L'animal du centre est l'  éléphant parfois représenté sous la forme de Ganesh.

 

  • Svadista  cakra : C’est le cakra de l’eau associé à l' eau, le goût,la langue, la bouche, les mains. Il se situe un tout petit peu au dessus du premier qui se trouve à la base de la sushumna. Il a 6 rayons- 

Son bija est  VAM-  C'est là que s'éveille le souffle subil, le HamSa.

C'est le centre de la créativité, des émotions et des désirs, des possessions matérielles

Symbole : Croissant de lune, couleur blanche

Animal : Crocodile mythique nommé  Makara qui est dans l'astrologie indienne le signe du Capricorne.

 

  • Manipura  cakra : C’est le cakra du feu, juste sous le nombril

Il est relié au feu, à la vue, aux yeux, au ventre, à la digestion sur tous les plans, et aux autres points du feu dont le Muladhara. Il gère les énergies de feu, la santé. Il distribue l'énergie.

Il a dix rayons couleur de nuages lourds de pluie

Son bija est RAM

Symbole : le  triangle rouge

Animal : le bélier

 

  • Anahâta cakra  : Cakra de l’air. Au centre du thorax et au dessus de l’Adhara solaire

Il a douze rayons ; 

Symbole : deux triangles enlacés

Il marque la limite entre notre animalité et notre spiritualité

Il est  relation avec les contenus égotiques de l’être, ses réactions, ses sentiments, ses attachements. Tout ce qui l’agite. Là se trouvent les vents intérieurs qui nous tirent à hue et à dia

Son bija est  YAM – le toucher- cœur- souffle- peau- sexe en relation avec le cœur

Animal : l’antilope

 

  • Vishuddi cakra : en relation avec l’éther, l’espace. Il a Seize rayons

Son bija est  HAM – Ouïe, audition, parole, cordes vocales, oreilles, gorge. En relation avec le son.

C’est aussi le centre d’Urdva  Retas et  d’uddana, là où l’énergie se redresse et redresse tout en l’être humain. C’est le centre de la pureté.

Symbole : une pâle lune d'automne.

 

  • Ajna  cakra :  entre les yeux mais vers l'arrière de la tête.

Son bija est  OM ;

C’est le centre de commandement, le chef d’orchestre ; souffle, sens et connexion avec le mental se font dans ce centre

Il ne faut pas le confondre avec   Bhru,  Bhru la pierre frontale, qui en bouche le passage et que les traditions théosophiques ont appelé le 3ème oeil.

Il a deux rayons

 

 

 Je parlerai des autres cakras dans une autre vidéo et expliquerai comment et pourquoi ils sont décrits ainsi.

 

 

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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 08:40

 

Les granthis

 

Que sont les granthis ?

 

Le mot signifie en sanskrit «  nœud » ; ce sont des nœuds énergétiques qui sont au nombre de trois ; ce sont aussi les trois rencontres d’une vie  puisque à travers le   nœud de l’animalité,  de l’ego, ou du mental,  si l’on mène une quête spirituelle,  des questions se poseront forcément à nous à travers ces trois rencontres.

Ces boules d’énergie figée, tissées par les nadis qui se croisent à cet endroit et dans lesquels le prana s’est emberlificoté jusqu’à se cristalliser, lient l’individu corps et âme à ce qui a été tissé par le passé, proche ou très lointain, et la marge de liberté est devenu quasi-inexistante parce que ces nœuds ligotent l’individu au sens propre : la vie se passe dans l’inconscience la plus totale, dans la réactivité par rapport à ce qui a été vécu, connu,  et aussi dans l’inquiétude.

 

Le rôle du yoga et du pranayama

 

Mais dès qu’il y a une quête, une recherche, l’individu prend conscience de ces héritages, de quelques natures qu’ils soient, et c’est là que le yoga intervient. Sans même parler d’éveil et de montée de Kundalini, de nombreuses techniques de yoga donnent des outils pour desserrer un peu les nœuds, permettre à  l’énergie de mieux circuler, et à la  conscience lumineuse d’éclairer  ces nœuds, donc tout peut changer.

 

On voit bien qu’il ne s’agit pas ici de faire monter Kundalini pour trancher ces nœuds, ce qui n’est l’apanage que des éveillés,  mais d’utiliser les techniques de yoga pour faire en sorte que le prana se remette à circuler harmonieusement dans ces granthis.

Car c’est avant tout grâce au pranayama ainsi qu’à la méditation qu’on peut agir sur les granthis. Mais que sont-ils exactement ?

 

Description de chaque nœud

 

Le nœud de la base  appelé Brahma granthi représente notre animalité. Situé dans le cakra de la base, il est lié à l’instinct de survie,  la peur de la mort, le besoin de sécurité, d’abri, de consommation sur tous les plans ;  c’est aussi le  lieu l’héritage karmique ou héréditaire avec tout ce que cela implique. On comprend que plus le nœud  est serré, plus les caractéristiques décrites ci-dessus tournent à l’obsession.

 A l’inverse, l’individu peut trouver une forme de paix, de détachement, de confiance si le prana se remet à circuler.

 

 

Le nœud dans le cakra du cœur, Vishnou granthi est celui de la personnalité et de l’égo. Tout le monde fustige l’ego mais c’est ridicule. Ce n’est pas l’homme à abattre. Il s’agit juste de comprendre que l’individu n’est pas lui. Sa personnalité, oui, c’est l’ego, mais c’est uniquement si l’individu s’identifie à sa personnalité  que commencent les problèmes, car en lui-même, l’ego est un bon lieutenant

L’illusion de séparation  - car chaque individu est le reflet du tout et n’en est séparé qu’illusoirement - le pousse à rechercher par-dessus tout une sécurité affective et à développer sa personnalité.

 Quand le nœud se libère, c’est l’amour avec un grand A ;  pas l’amour humain, passionnel, possessif ou inquiet de la perte ; mais l’amour universel, celui des mystiques. En se libérant, en se desserrant, le granthi offre une toute autre compréhension de l’amour qui n’est plus un besoin ou de donner ou de prendre, car le don de soi ne vaut pas mieux que la possession, mais une forme bien plus universelle et libérée de la notion d’individualité.

L’individu se «  désolidarise » de son ego,  réalise qu’il fait partie d’un tout plus vaste que lui, et cette découverte est lumineuse, pleine de félicité. A partir de là, le point de vue change, s’éclaire, s’élargit, et c’est la porte ouverte à une conscience plus éclairée, plus lumineuse, plus intuitive.

 

Le dernier nœud, Rudra Granthi, est le nœud de l’intellect, du raisonnement, des constructions mentales car le monde n’est jamais que la construction mentale de chaque individu, ce qui faisait dire à Maharshi, à chaque visiteur qui posait telle ou telle question. «  Il existe dans votre mental mais vous ne résoudrez pas ainsi la question du qui suis-je ? » Résolvez-là et le reste disparaitra. Il enferme l’individu dans ses propres croyances, conditionnements mentaux dus à son éducation, à la culture de son époque et de la société à laquelle il appartient,  etc. En un mot, l’individu tient dur comme fer à ses propres avis, raisonnements, jugements, points de vue, croyances, constructions mentales.  Sans doute pour se rassurer car tout cela le limite horriblement et l’empêche, sur le plan du yoga par exemple,  d’entrer dans des méditations profondes où la pensée se dissout complètement.

 

Si le nœud se desserre un peu, c’est un océan qui se déverse là, et l’individu gagne un plan humain supérieur sans jugement ; buddhi peut mieux laisser passer sa lumière. La connaissance ne passe plus par l’intellect mais par le cœur car l’intuition s’élève. Il n’a plus besoin d’avoir des pensées, des avis, des raisonnements sur tout qui le rassurent et lui donne l’impression de contrôler le monde. Il n’a plus besoin de penser du tout.

 

En conclusion

 

Comme il est très rare de pouvoir éveiller Kundalini qui tranche les nœuds en s’élevant, différentes techniques de yoga sont proposées pour que le prana circule mieux et que la claire conscience éclaire ces nœuds : c’est déjà beaucoup !  Une vie entière peut changer. L’individu n’est plus ligoté à un destin, une fatalité, mais peut trouver son propre espace de liberté ; il cesse d’être un «  pashu », c'est-à-dire un élément du troupeau humain, sans rien de péjoratif, bien sûr.

Mais il y a une condition : celle de faire sans attente de résultat, car là où il y a calcul, il y a cristallisation de l’intention qui donne précisément le résultat inverse de ce qui est espéré, calculé. C’est difficile. Il faut alors juste s’en remettre à sa propre confiance, faire sans relâche, saisir en même temps la saveur de l’instant et s’abandonner à quelque chose de plus grand que soi, qui s’appelle la grâce.

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 Dans les différentes formations que je propose, de nombreuses techniques sur les granthis, aussi bien en yoga ( école du Nord-Est de l'Inde) qu'en yoga nidra sont proposées.

 

 

 

 

 
 

 

 

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12 août 2021 4 12 /08 /août /2021 14:31

                            Sarasvatî, déesse de la parole et de la musique  qui vient de Sara, l'onde, le flot.

Yoga, son, vibration, cosmos et divin : introduction

 

Dans le yoga, le son et sa vibration sont quelque chose de fondamental. Au moment où l’univers se déploie, la trame est le silence puis une vibration met en résonance l’univers à naître.

Temps et espace sont créés. L’espace, c’est l’akasha, dont l’étymologie signifie lumière irradiante. Il est formé de la racine kAs, apparaître, briller, qui donne le mot kAsA, devenir visible, le A long signifiant « à partir de son centre ». On traduit souvent ce mot par éther ou ciel.

La pensée est à ses origines une émanation dans le silence qui devient vibration sonore, puis lumineuse qui deviendra phonèmes. Ceux-ci engendreront les mots, qui eux-mêmes, au gré de vibrations de moins en moins subtiles,  prendront la densité qu’on appelle « réalité ».

Par exemple, du silence émane la vibration sonore arbre qui devient pensée-lumineuse-arbre qui va vibrer en phonème vrksh, qui deviendra la forme arbre, qui prendra la densité de la  « réalité » arbre que vous connaissez. L’idée précède la parole et la chose elle-même.

Pour la pensée indienne, tout est en germe, tout existe déjà, avant d’apparaître.  

Pour faire une comparaison plus simple, vous savez par exemple que le chêne est contenu dans le gland, mais tant qu’il n’est pas devenu « réalité », vous ne pouvez pas le voir.

De même, la parole est en germe latent dans buddhi, l’intelligence intuitive, différente de citta, l’intelligence analytique. (Buddh s’éveiller, connaître de façon intuitive ; Citt, penser en utilisant l’organe de la pensée considéré comme un sens au même titre que l’ouïe ou la vue, manas)

Pour les Indiens, chaque syllabe comporte une part d’énergie divine active puisqu’elle émane de la source première. Energie du divin dans sa vibration, qu’elle soit entendue, pensée, prononcée, les syllabes réactivent en les prononçant cette énergie divine. On comprend ainsi bien mieux le rôle des mantras récités à longueur de journée.

À noter d’ailleurs que contrairement au grec ou au latin ancien, le sanskrit n’est pas du tout une langue morte ; il est enseigné dans les écoles. Chaque année paraissent des ouvrages philosophiques, scientifiques, littéraires en sanskrit qui est toujours parlé dans certaines circonstances, colloques, émissions de radio ou autres ; c’est une langue d’érudit, mais une langue vivante. Des mots sont régulièrement créés en sanskrit pour suivre l’évolution du monde. Navette spatiale, ordinateur, etc…

Tout en sanskrit provient donc de racines ou bijas, syllabes très courtes comme expliqué plus haut. À partir d’elles, on assemble des préfixes, des suffixes, d’autres syllabes : c’est donc un jeu de lego immense qui permet d’exprimer la pensée de multiples façons sous de multiples angles ; non seulement il y a 52 lettres, mais pour un mot en français, il y en aura par exemple trois ou quatre en sanskrit : l’eau, la montagne, le roi, des mots simples peuvent se dire de multiples façons. Pour le riz, suivant qu’il est cuit, sucré, de telle variété, etc, vous avez une dizaine de mots.

Le bija, ou sève première  de son, ramène toujours à l’unité originelle, à la vibration fondamentale, donc au divin.

art-et-yoga©2021

 Première, deuxième partie et troisième partie à venir : le pouvoir magique du son. Sruti : la tradition révélé. Mantra et yoga thérapeutique. Du Om au AUM.

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28 juin 2021 1 28 /06 /juin /2021 09:56

  Non, ce n’est pas une technique de bien-être !

 

 

Le but du yoga n'est pas de  devenir souple, d'être moins stressé, et de vivre dans la conscience de l’instant présent ! Non, non, et non !! Il n’est pas là pour être en bonne santé, pour mieux respirer, et ne sert pas au développement personnel !

Toutes ces définitions, tous ces cours de yoga qui reposent sur ces principes sont des visions déviées du yoga, propres à kali yuga, l’âge sombre dans lequel vit l’actuelle société.  Mais son but d’origine est bien loin de tout cela.

Explication en quatre points !

 

Préambule : Vous avez dit yoga(s) ????

 

Il n’y a pas un yoga, mais des yogas, dont tous les buts sont les mêmes. Déjà comprendre cela, permet de faire un immense pas en avant dans cette philosophie indienne, ou plutôt dans cette méta-physique indienne.

Malgré la pluralité de méthodes et de techniques différentes, il n’existe pourtant qu’un yoga, car son but est le même malgré les méthodes si diverses et en apparence, si contradictoires ! C’est ce que je rappelle souvent à mes élèves ; dans telle école, on fait comme cela, mais si vous faites comme ceci, vous serez dans la façon de faire de telle autre école ; le but recherché étant de toute façon le même, faites donc ce qui vous convient, l’important étant d’être tout  à fait lucide sur votre choix ;  car c’est bien cela l’essentiel, être lucide et non pas d’être de telle ou telle ou telle école.

1) Mais alors, c’est quoi le yoga ?

 

Dès les textes en prose du Veda, est yoga tout effort méthodique qui vise l’union de l’être individuel. (Jivatman) avec le principe suprême (paramatman). Dans ces textes, yoga désigne aussi bien le but que les moyens pour parvenir à ce but.

 

Effort, union : voilà le yoga, chercher à s’unir au  tout et cela dans un effort constant. Le yoga vise   la délivrance, celle de la transmigration des âmes, pour utiliser un langage simple, car c’est le corps subtil qui semble transmigrer, et pas l’âme, concept romantique  qui n’existe pas dans la métaphysique indienne.    

 

Les ascètes

 

Le premier yoga dont on a gardé des traces (Vedas, mahabharata)  est un yoga ascétique qui utilise les tapas, pratiques redoutables qui mortifient le corps afin de réaliser cette union. Bouddha en tâte un instant, puis l’abandonne, car il constate que l’ascèse le conduira directement à la mort et non à l’éveil qu’il trouvera grâce au jnana yoga dont je parlerai plus loin. La bhagavad gita condamne  d’ailleurs cette forme de yoga, car beaucoup le pratiquent dans le but d’acquérir des siddhis, des pouvoirs, et non dans le but de la délivrance.

Le yoga de Patanjali

 Patanjali vient ensuite et cherche à réaliser une synthèse entre ce yoga ascétique et les autres formes héritées du Bouddha et des Jaïns. Il met en forme son yoga en huit étapes et n’écarte pas les tapas, car  « le tapas, produit la destruction des impuretés;on obtient la perfection du corps et des facultés" (yoga sutra II, 43) 

Son yoga repose sur huit paliers – en sanskrit, astha, huit - dont les deux premiers sont les yamas et les niyamas, astreintes pour la vie extérieure et permission ou obligation pour la vie intérieure, pour faire simple. Ce yoga pose donc un cadre éthique, avec des notions de bien et de mal. Il présente de grandes affinités avec le Samkhya qui est une sorte d’inventaire analytique des principes qui composent l’univers et qu’on nomme tattva. Comme pour le bouddhisme, il constate en en point de départ que «  tout est douleur, tout est éphémère ».  Parmi les 25 tattvas  du samkhya, les deux premiers donnent la philosophie de l’ensemble :

 1) Purusa ; dans les Upanisad, c’est le Soi universel sans attribut ni qualité - ni ceci, ni cela – qui s’oppose à Prakritti, mais ne peut s’appréhender lui-même d’aucune façon. C'est donc

2) Prakriti qui possèdant trois qualités, lui permet de se manifester. Quand Prakriti se repose dans son indifférenciation primordiale, les trois gunas demeurent dans un équilibre parfait. Mais au début d’une nouvelle période cosmique, sattva monte, tamas descend et rajas s’étend horizontalement

A ce stade, le yoga consiste généralement à surmonter  la torpeur (tamas) au moyen de rajas, puis à  épurer, transmuter ce dernier en sattva. La posture (asana)  permet en y restant parfois des heures, de faire  du  prana-yama, c'est-à-dire à faire circuler le prana dans les corps énergétique, mental, physique afin de les purifier et de les harmoniser. Ce travail de prana-yama sera poussé à son maximum dans les écoles de yoga tantriques, avec les grands mudras. Lorsque le prana prend le relai, le pratiquant se déconnecte de ses sens et sa pensée se concentre en un point.

Et oui : déconnecté de ses sens, et non pas se concentrer dessus en «  pleine conscience » comme préconisé dans certains cours de «  bien-être » qui utilise le yoga à ces seules fins ! Peut venir ensuite  Samadhi, intraduisible en français:  le mental s’est résorbé en lui-même,  le vide s’est ouvert. Le yoga de Patanjali est un yoga de renonçant, un yoga d’ascète et non un yoga pour ceux qui vivent dans le monde.

 

2) Et les autres yogas, ils font du bien ?

Non, toujours pas! Ce sont toujours des voies pour obtenir la délivrance. Ces yogas n’utilisent ni le pranayama, ni la posture. Il s’agit du :

1) karma yoga (action désintéressée) 2) bhakti yoga (dévotion aimante), 3) jnana yoga (connaissance métaphysique), dont parle la bhagavad gita, chant du seigneur bienheureux,  texte appartenant à la tradition de la Sruti, et qu’on trouve dans le Mahabaratha. Je développerai ces yogas dans d’autres articles, pour ne pas rendre cet article illisible !

3)  Les courants tantriques : et Shiva, il fait du yoga ?

 

Quant au yoga shivaïte, et notamment celui du kashmir, il comporte plusieurs courants, dont quatre principaux, qui s’entremêlent plus ou moins entre eux. Résumons-les ici :

1) Ecole Spanda ou Trika : (illuminé par le génie d’Abhinavagupta) dans laquelle on parle   des trois voies : individu, énergie, Shiva et qui s’épanouit au 11ème siècle. L’un de ses textes  principaux est le vijnana Bhairava tantra

2) Ecole Kula : elle remonterait au 5ème siècle et serait néé en dans le sud de l’Inde avant de s’épanouir dans au Kasmir vers le 9ème siècle.  Il repose sur l’union des contraires, comme la souffrance et la jouissance qui sont toutes deux une forme d’expression intense de l’énergie.

3) Courant krama  qui met  au cœur de sa philosophie l’enseignement par la Shakti, autrement dit, par le pouvoir créateur actif de la conscience.

4) Ecole de Somananda qui préconise de reconnaître spontanément Shiva comme le vrai Je ; c’est l’intuition qui le permet, et non des pratiques ascétiques ou des spéculations intellectuelles. On se rapproche du jnana yoga.

 

 

Vous avez dit Kundalini yoga ?

 

Tous ces courants se retrouvent à des degrés variables   dans les écoles de yoga tantriques qui repose sur le principe que

Paramashiva est composé par l’union de deux principes : conscience (shiva) et énergie (shakti). Ces deux principes n’en sont  métaphysiquement qu’un seul,   éternel et insécable, sauf lorsque l’univers apparaît ; alors shakti déploie et réactualise sans cesse tout ce que contient la conscience. Le yoga associé repose sur la connaissance de la structure énergétique composée de nadis (dont les deux principaux véhiculent la dualité), de cakra, et de kundalini elle-même, enroulé trois fois et demi dans le cakra de la base autour du linga.

Kundalini n'est autre que Shakti à l'échelle de microcosme qu'est l'individu.

 

4 ) Et c’est quoi le hatha yoga ? C’est pas le yoga de la lune et du soleil ?  Il fait du bien celui là, non?

 

Le hatha-yoga  est l’outil des tantriques pour éveiller kundalini  ( donc ceux qui disent faire du kundalini yoga font du hatha yoga, mais beaucoup ne le savent même pas, tant c’est la pagaille aujourd’hui dans l’emprunt des différents termes de la métaphysique indienne !) et l’unir à la conscience ; pour se faire, ce yoga utilise des asanas point de départ pour faire monter l’énergie ; on oublie ensuite le corps physique  pour travailler directement sur l’énergie grâce au  mudras et au pranayama. Quand tout disparaît, corps, souffle, etc, c’est la méditation. L’habileté du yogi consiste ensuite grâce à ce travail à éveiller kundalini, à la faire monter de centre en centre, pour l’unir à la conscience.

Tout ce panel de techniques se fait dans un cadre très précis, associées à des mantras, des visualisations, des souffles.

 

Alors, le yoga, technique de bien-être ???? Je transmets moi-même du hatha-yoga, issu des écoles tantriques du nord-est de l’Inde. Je développerai tout cela dans d’autres articles.

 

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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 12:22

Aujourd’hui, le mot méditation est très souvent employé dans divers contextes, qui n’ont plus grand-chose à voir avec celui de Lamartine, dont les Méditations poétiques datent de 1820. On parle de méditation de pleine conscience,  on explique qu’on peut méditer en cuisinant, ou en marchant… (Osho Rajneesh a d’ailleurs rédigé un livre consacré à une quarantaine de méditations «  qui libèrent du mental » selon lui! ). Bref, il semble y avoir un véritablement engouement pour la méditation. En y regardant de plus près, on se rend vite compte que derrière ce mot, chacun met un peu ce qu’il veut, et fait aussi sa propre cuisine.  Et au fond,  ce n’est ni grave, ni important : chaque chemin, mené avec conviction et enthousiaste, ne permet-il pas de faire un bout du voyage sur Terre en étant plus conscient,  ce qui n’est déjà pas si mal ?  

Les grandes raisons qui poussent les uns et les autres à se lancer dans la méditation sont bien souvent le stress ou la recherche du mieux-être, et pourquoi pas ? Mais d’autres y viennent «  poussés par quelque chose qui ne s’explique pas »

 

Si l’on devait tracer un bref historique, on commencerait par dire que le mot Méditation est expliqué dans notre vocabulaire  comme étant un acte qui permet de  réfléchir en silence à une question donnée et lui trouver le sens qui cerne le mieux la totalité des réponses qui se seront présentées. Les Méditations poétiques de Lamartine vont dans ce sens : chaque poème exprime une idée sur un thème.

Aujourd’hui, le mot est utilisé un peu à tout bout de champ et recouvre des réalités diverses et variées.

 

Dans notre société moderne, beaucoup s’enthousiasment de voir la méditation entrer en entreprise ; je dirai : « pourquoi pas ? si le but est véritablement humaniste et non mercantile, c'est-à-dire si c’est pour alléger une part de souffrance, et non pas pour rendre les employés plus dociles et productifs grâce à une technique de «  mieux-être ».

 

Mais qu’est-ce que méditer ? Comment médite-t-on ? Y a-t-il une technique ? Et dans l’enseignement de yoga que je transmets, qu’est-ce que la méditation ?

 

Je donnerai déjà la parole à Éric Romeluère, moine bouddhiste, qui, dans une longue

conférence, a abordé le sujet avec beaucoup de sincérité et d’humilité ; il a expliqué ce qu’était la méditation zen, puis a brossé un consciencieux historique de cette forme de méditation qui connaît un véritable engouement en Occident.  Et il dit ceci : «  Dans la méditation zen, on observe le rien ; on n’est pas le spectateur non impliqué qui observe ce qui défile sur l’écran mental, comme je l’ai lu moi-même récemment sur un site qui prétend enseigner la méditation zen,  mais on se met dans la posture où il n’y a rien à observer ». Et voilà, c’est dit : la césure est bien là. La méditation telle que proposée actuellement dans la plupart des centres de méditation, en entreprise ou ailleurs, permet aux personnes qui s’y adonnent de se mettre en état d’observateur par rapport à eux-mêmes, mais sans faire taire leur capharnaüm intérieur. Il s’agit donc simplement d’un état de «  recul » très loin du sens donné en zen ou en yoga.

Éric Romeluère explique aussi qu’entre le moment où la méditation est arrivée en Occident, vers 1960,  et aujourd’hui, il y a eu une profonde transformation de celle-ci – pour ne pas dire dégradation ou déviation -  pour l’adapter à l’Occident. Aujourd’hui, c’est cette nouvelle forme, qui n’a plus grand-chose à voir avec le Zen qui est enseignée. Et que, plus étrange, certains moines de tradition zen ou bouddhiste se mettent eux-mêmes à adopter cette nouvelle forme. Mais est-ce toujours de la méditation ?

 

Comment médite-t-on en yoga?

 

 

Le point de vue du yoga que j’enseigne répondrait « non », en expliquant simplement que tant que le processus discursif du langage, tant que des images apparaissent ou disparaissent, tant que le souffle physiologique continue d’aller et venir, le pratiquant ne « médite » pas.

En yoga, trois étapes sont distinguées :

  1. D’abord on se concentre  sur une chose (dharana) un son, un souffle, une image : ce sera  une première étape, préalablement préparée par des mudras et du pranayama qui apportera
  2. le retrait des sens (Pratyahara). C'est l'étape 2 dans laquelle le monde extérieur n'est plus DU TOUT perçu par les sens. Tout se tourne vers l'intérieur. Ensuite, de dharana le pratiquant entrera dans un état méditatif où tout va se ralentir, souffle, pensée, et fusionner.
  3. Puis il y aura   « une bascule » dans le vide,  où souffles, pensées vont se suspendre, ouvrant dans le même temps un espace extra-ordinaire. Ce sera Dhyana, la " méditation" à proprement parler. Mot sanskrit  intraduisible d'où toutes les confusions  d'aujourd'hui, puisqu'on a repris pour le traduire un mot déjà utilisé par les philosophes, et qui n'a RIEN à voir avec le processus spirituel.

Lorsque je décris ceci, beaucoup me disent «  impossible, on ne peut pas s’arrêter de penser et de respirer ».  Je réponds alors simplement : « pratiquez, mettez vous sur votre tapis, faites et refaites, et vous connaîtrez cet état, accessible à tous sitôt que, comme pour le piano ou la danse, vous pratiquez régulièrement, patiemment! »

 

 

La méditation, dans un chemin spirituel, cherche au-delà du bien-être qui en découle naturellement, à dépasser et transcender un état ordinaire pour rejoindre le vide.

Voilà, dans les traditions spirituelles, ce qu’est la méditation.

 

Alors, doit-on s’attrister de la « déviation » du sens du mot méditation aujourd’hui ? Doit-on se lamenter de la récupération via un phénomène de mode, de cette pratique transformée, comme le dit Éric Romeluère, en outil du capitalisme marchand ? Doit-on s'insurger contre toutes ces techniques de bien-être qui monnaient des stages de " pleine conscience" à prix d'or avec des centaines de participants?

Non, surtout pas,  car on ne sait jamais où un chemin peut conduire. Certains «  méditeront » toute leur vie pour aller bien, et pourquoi pas, si cela leur fait du bien. Il serait vain ou prétentieux de condamner cette recherche. Et mon optimisme naturel me laisse même penser que, parmi ceux-là,  certains, poussés par  quelque chose qu’ils ne sauront pas nommer, s’engageront dans une voie ou une autre – le zen, le yoga, le bouddhisme ou tout autre chose encore – et continueront leur voyage autrement. Le phénomène de mode leur aura simplement donné la première impulsion. De toutes façons, " tout ceci passera un jour, " même cet univers tel qu'il est aujourd'hui... alors!...

 

Dans un prochain article, je reviendrai sur la «  pleine conscience ».

 

A lire aussi sur ce blog  :  concentration ou méditation?

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19 octobre 2015 1 19 /10 /octobre /2015 12:55
Gunas et Vayus  -

 

Le corps subtil – le corps énergétique

Les gunas et les vayus

 

 

 

Faire du yoga implique un minimum de connaissance du macrocosme et microcosme car tout ce qui est dans l’un est dans l’autre. Postures, souffles, concentration ne trouvent leur raison d’être que si on sait pourquoi on les fait.

Nous présentons donc succinctement aujourd’hui une petite étude sur les gunas et la vayus qui opèrent dans la structure énergétique.

 

Pour la philosophie Hindoue, l’être humain appartient à l’univers ainsi que tout ce qui y existe et est régi par les mêmes lois. Cette philosophie conçoit une texture vibratoire originelle appelée Brahman, l’être, l’Absolu. C’est son «  reflet » qui est présent en chaque être vivant, comme un soleil qui se refléterait dans des milliards de seaux d’eau. On l’appelle l’Atman, l’âme. Mais nous en reparlerons plus tard. A un moment donné, la texture vibratoire va vibrer si puissamment qu’un grand souffle va émerger et déployer l’univers : c’est le Big Bang, décrit avec d’autres noms par la philosophie hindoue

Cette texture vibratoire a deux aspects :

- Prakriti  qu’on traduit souvent par «  Nature » - mot qui prête cependant à confusion; on devrait plutôt traduire par texture vibratoire allant de la plus subtile à la plus grossière

- Purusha, l’Esprit, premier reflet de l’Absolu dans sa manifestation. Il est éternellement libre, inactif, Un.

 Prakriti qui développe, déploie et actualise tout ce qu'il y a dans Purusha possède trois qualités fondamentales en équilibre  est donc à l’origine du déploiement de l’univers et du  jeu de la création comme si des bois de frictions avaient chauffé.  Les trois qualités de Prakriti sont appelées Gunas.

 

 

LES GUNAS

 

  1. Tamas – c’est une énergie descendante, d’inertie, d’obscurité, d’immobilité; elle est surtout présente dans les deux centres du bas. Elle préside aussi au sommeil profond, vide de rêve, à la nuit. On lui associe la couleur noire. Elle est plus influente sur le corps physique. C’est d’elle que naît l’élément Terre.

 

  1. Rajas – le  feu ; c’est une énergie horizontale, de mouvement : il est activité, désir, passion ; il crée les attachements. Il régit l’ego. Il est plutôt dans les centres du  ventre  et du  pubis et on peut le trouver dans le cœur où il ne devrait en principe pas se trouver-  Il préside à la digestion  physique et psychique. On lui associe la couleur rouge.

 

  1. Sattva –  c’est une énergie ascendante,  de légèreté, de finesse, de lumière, d’équilibre,  de clarté – on la trouve dans le centre d’énergie du cœur et de la gorge. Elle présente des affinités avec le mental. Sa couleur est le blanc.

 

Ces gunas  font en permanence le jeu de la création et plus leurs vibrations sont lentes, plus la matière créée l’est aussi, donc nous dirons plus «  grossière », plus  "matérielle » plus  « lourde » mais sans aucun jugement de valeur. Ce sont elles qui colorent en permanence les réactions mentales et font passer de l'apathie à l'excitation, de la torpeur à l'enthousiasme, de la somnolence à la calme contemplation, et ainsi de suite. Jamais de repos véritable, jamais d'équilibre véritable.

On trouve toujours les trois en absolument tout mais avec des proportions variées ; dans le monde minéral, tamas dominera, mais n’empêchera pas la présence d’un peu de rajas et de sattva, même chose pour tout ce qui existe y compris l’être humain chez qui rajas pousse à s’agiter, à faire, à être en mouvement, tandis que le monde est Dieux serait plutôt de nature sattvique.

 

Pour que l’être humain soit harmonieux, il faut que les trois gunas soient en équilibre en lui. A défaut d'obtenir une juste proportion au tiers,  le yoga permet déjà de bien remettre les gunas à leur place... en tous cas, de limiter leur débordement, et de réguler leur action.

Un disfonctionnement de tamas va entraîner une grande force d’inertie, un besoin de dormir beaucoup, un rythme lent, un esprit lent. Trop de rajas,  à l’opposé créera trop d’activité, voir un " sur-régime" jusqu’à ce que le feu ait tant brûlé que rajas se transformera en tamas. Du coup, après l’hyperactivité, c’est l’apathie totale.  Peut – être avez-vous déjà observé chez vous ou chez les autres de grandes périodes d’activité faisant tout à coup place à une lassitude, une fatigue totales. Voilà, c’est le jeu des Gunas.

Trop de rajas rend l’être très actif, énergique, entreprenant mais aussi hargneux, égotique. D'où l'intérêt de l'équilibrage.

 

Il est aussi par exemple  très important de les régler pour le sommeil :

- trop de tamas implique des heures et des heures de sommeil non réparateur; on sort juste du sommeil abruti, plongé dans la torpeur sans pouvoir s'en dégager.

- trop de rajas, une impossibilité à avoir des nuits paisibles, avec l’impression au réveil de n’avoir pas dormi.

- les nuits sattviques sont les plus douces car arriver à amener sattva au cœur du sommeil rend celui-ci léger, et plus clair, presque conscient.

 

  • C’est le pranayama qui aide à l’équilibre dans le corps énergétique ; comme celui ci est contact permanent avec le corps physique grâce aux adharas et aux cakras et au corps mental, l'équilibre gagne les deux autres corps aussi.

 

Exemple : dans le  centre du cœur doit se trouver sattva, la légèreté, la lumière. S’il y a trop de rajas : l’individu sera hargneux, et égotique et incapable de compassion.

Grâce à certaines techniques de  souffles, il est possible d’aspirer le rajas du cœur pour le remettre dans le ventre.

 

LES VAYUS

 

Prakriti n’est pas composée que des 3 énergies citées, elle possède aussi des vayus  - qu’on traduit par vent - qui assurent le bon  fonctionnement et les échanges  entre les différents corps. Sans eux, rien ne fonctionnerait. Les vayus, éléments mouvants, actifs, sont au nombre de cinq. Ils régissent chacun quelque chose de différent dans le corps.

Jean Varenne dit qu’on peut traduire Vayus par «  génie » comme si ceux-ci opéraient directement dans le corps énergétique. Il dit aussi que mourir se dit en sanskrit «  rendre au cinq ». Nous en reparlerons plus.

 

  • Prana : c’est l’énergie nourricière, la force vitale, l’énergie cosmique qui se trouve dans tout le cosmos et dans l’être humain. Quand elle disparaît, le corps devient une coque vide, on la trouve dans l’eau, l’air, les aliments. 

Les yogis veillent toujours à la qualité pranique de leur nourriture.

On dit même que lorsque les yogis sont devenus complètement sattviques, ils aspirent directement le prana des aliments dont ils ont besoin pour se nourrir, sans avoir besoin de manger l’aliment lui-même. D’où les grands mystères pour la science de ces êtres qui restent des mois sans manger en Inde ou ailleurs…

 

  • Apana : en bas, dans muladhara, gudhadhara

Sa fonction est principalement de permettre l’élimination, et de faire descendre les énergies ; Le mot signifie «  ce qui tire vers le bas »

Il est  relation avec la terre

 

  • Samana : assure la digestion physiologique, énergétique et mentale ; Samana  est dans le ventre. Ainsi, quand il fonctionne bien, tout est bien digéré même intellectuellement, même émotionnellement.

 

  • Udana : dans la gorge ; il joue un rôle de montée de l’énergie ; il est en affinité avec Kundalini ; et en rapport avec le souffle, car Udana subtilise le souffle. Grâce à lui, on passe d’un souffle grossier à un souffle énergétique pur.

 

 

  • Vyana : partout dans le corps ; c’est lui qui distribue tout, et fait tout circuler  comme un chef d’orchestre (physiologique et énergétique)  il a son siège dans le pubis

 

Donc c’est important de rééquilibrer les trois éléments et les cinq qualités de l’énergie et c’est l’un des grands objectifs du yoga avec toutes ses techniques.

 

Ce qui vient vraiment permettre de régler ces vayus est tout le travail sur les grands mudras, tenus longtemps et avec cette conscience claire du travail en train de se faire.  Voilà où viennent véritablement agir les mudras; mais nous en reparlerons.

 

Nous aurons l'occasion de reparler de tout cela dans d'autres articles, car en fonction des écoles, les explications peuvent légèrement différer.

Ce qui est sûr, c'est que la compréhension réelle de tout ceci ne commence vraiment que lorsque l'on pratique; et plus on pratique, plus on comprend, et ainsi de suite.

Ce qui prouve encore une fois que le yoga est le praxis d'une métaphysique qui englobe le Tout.

C’est tout l’étonnement du yoga, qui repose sur la pratique et la compréhension de celle-ci. Théorie, philosophie et pratique s’éclairent l’un l’autre en permanence,  et plus on avance, plus les découvertes sont sublimes !

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26 juin 2015 5 26 /06 /juin /2015 10:43
Yoga, Karma et psychologie

Est commencée aujourd'hui une série d'article autour du yoga et de la psychologie, de l'astrologie, de la science du rêve, de  toutes ces sciences parallèles dont s'est doté l'Occident, pour tenter de comprendre un peu quels liens le Yoga entretient avec elles, et en quoi celles-ci ont été influencées par lui.

On sait bien que toutes les théories de Jung fortement impressionné par la figure d'Ardhanarishvara - animus, anima, ombre, Soi, etc - sont des compréhensions incomplètes du yoga. Lui même à la fin de sa vie, avouait à mi-mot son impression d'échec. Il avait fait un magnifique tour du mental et des ses labyrinthiques constructions mais n'avait pas été plus loin... 

 

Yoga, karma et psychologie

 

Réfléxions : purifier avant d’aller vers la lumière

 

 

Pour guérir la souffrance,  la psychologie s’en réfère à la psyché, c'est-à-dire à la    « personnalité » du sujet qui englobe son inconscient. La thérapie a pour but entre autre d’obliger l’inconscient a faire remonter comme des bulles à la surface de l’eau, les contenus qui entravent l’être humain et l’empêchent de se réaliser dans sa totalité. Au cours de la thérapie,  le sujet   démêle l’écheveau entremêlé de sa propre psyché, entrepend parfois  un processus de reconstruction de celle-ci après l’avoir souvent entièrement ou partiellement déconstruite suivant que l’éducation reçue ou la vie traversée l’a éloignée de sa nature profonde, lui causant souffrance et blessure.

Les thérapies ne promettent jamais le bonheur, mais expliquent qu’en comprenant mieux les choses, la maîtrise sur elles est plus grande, l’acceptation aussi, la vie devient plus " compréhensible".  Les souvenirs qui remontent à la surface sont sensés se vider de leur contenu traumatique.  

La psychologie/psychanalyse ne prétend donc pas guérir  - Jung a été très clair là-dessus  - mais apporter un meilleur état d’être ; pour se faire, c’est surtout le mental qui est sollicité avec  « des mots pour dire les maux ».

La thérapie permet souvent de prendre conscience d’une pièce obscure dont on ignorait jusqu'alors tout, de l’éclairer par le travail d’analyse, et de constater que cette pièce est  pleine de poussière et de tout un fatras : il sera possible au cours du travail d'analyse de se débarasser des plus encombrants, dans le meilleur des cas, mais d’autres resteront là à vie.  Tout se fait à partir de constructions mentales souvent très fines  qui malheureusement ne permettent pas d’éradiquer pas la souffrance mais sont sensées apprendre à l’accepter.  

 

En yoga,  une telle préoccupation n’est bien sûr pas au cœur de la pratique. Pourtant, les yogis dans leur quête de l’absolu, vont se livrer à un travail de nettoyage, de purification, mais, si on compare ce travail à celui du psychologue ou du psychanalyse, les yogis ne s’attachent pas à leur histoire personnelle, pas plus qu’ils ne s’intéressent à leur personnage.

Les yogis vont donc rencontrer leurs énergies furieuses, leurs ombres, leurs doubles sombres  et par un long travail d’asanas et de pranayamas, purifier tous les contenus qui pour eux ne sont pas seulement localisés dans l’inconscient, mais dans toute la structure énergétique  de l’individu, ainsi que dans son mental et son corps physique.

Les yogis savent aussi qu’en travaillant sur la structure énergétique, ils travaillent en parallèle sur les autres corps.

Les outils qu’utilisent le yoga sont donc avant tout le pranayama, le souffle, dont l’action purificatrice par sa maîtrise, très longue et difficile à obtenir, permet de dénouer les nœuds inextricables que  l’être humain s’est tricotés dans cette vie et dans les autres.

Au lieu de ne travailler que sur le mental, les yogis travaillent donc sur toute la mémoire des différents corps physique, énergétique et mental.

 

Sont donc concernés en premier, deux nadis qui influencent toute notre dualité – Ida et Pingala -  et trois cakras qui contiennent ce que l’on appelle les Grantis  : le cakra de la base, en relation avec notre animalité. Celle-ci doit être non pas éradiquée, mais apprivoisée et maîtrisée ; le cakra du cœur, où loge Ahamkaram, qui nous donne l’illusion d’être un individu séparé de tout le reste. Dans le cakra du cœur, siège donc  l’égo, qui n’est qu’un outil mis à la disposition de l’âme. Celui-ci ne doit pas être combattu, comme le prétendent certaines écoles spirituelles, ni éradiquer, mais tout simplement purifié, pour qu’il puisse jouer son rôle sans qu’un méli-mélo d’émotions, de réactivités, d’agitations  interfèrent avec le mental et rendent ensuite la vie si compliquée. Il n’est donc qu’un outil, qu’un intermédiaire.  Par le travail de yoga et de concentration puis de méditation, peu à peu, l’ego prend la seule place qu’il doit occuper : celui d’un ministre zélé. Il cesse donc de se prendre pour le sujet dans sa totalité. Si cela n'interesse pas non plus les yogis plus que cela - ce travail n'est qu'un petite étape sur leur route - pour la plupart des gens, cette acquisition, cette compréhension change en profondeur le regard que l'on porte sur soi et le monde et apporte une véritable et première " libération", comme un acteur qui sait très bien quand le rideau tombe qu'il n'est pas Hamlet ou Othello, même si pendant tout le spectacle, il a incarné avec tout son être ce personnage.

 

Le troisième cakra est Ajna : c’est  le chef d’orchestre  qui dirige, contrôle tous les autres cakras. Il est évident que le chef d’orchestre sera lui-même agité, non stable, sautant d’une idée à l’autre, d’un bonheur à l’autre, d’un désir à l’autre, «  tel un singe sautant de branches en branches »  quand la structure  énergétique est  emplie de  nœuds et de blocages  souvent accumulés de longue date.   

Voilà donc dans un premier temps le travail du yoga : apporter de la stabilité mentale, émotionnelle, apprivoiser notre animalité, pacifier le cœur, tout cela grâce aux asanas et au travail du pranayama puis apprendre à se dissocier de l’ego qui croit être le chariot, les chevaux, les rênes et le cocher quand il n’est que le cocher… mais comme ni les chevaux

 

S’ouvre ensuite un autre travail à partir de la concentration et de la méditation pour accéder à « l’âme ».

Mais l’âme n’est rien ni personne : elle la source de tout, elle est unité, au-delà de la dualité que nous incarnons sur terre.

Cette étape ultime amène l’éveil dans quelques cas rarissimes.

Pour la plupart des autres personnes qui pratiquent le yoga tout en vivant dans le monde, le  yoga apporte dans la vie au quotidien une stabilité mentale, émotionnelle de grande valeur, ainsi que la plupart du temps une bonne énergie et une bonne santé. Cela se constate en général au bout de trois ou quatre années de pratique régulière, parfois plus tôt...

 

 

Ne pas brûler les étapes

 

Parfois, dans un travail spirituel, l’étudiant veut brûler les étapes, et pense qu’il est plus facile d’aller vers le haut, que de descendre dans ses profondeurs ; or, si le yoga ne préconise pas d’aller farfouiller dans ses caves et ses souterrains pleins d’affreux souvenirs de cette vie ou des autres  en utilisant le seul mental, il encourage, comme nous le disions, à les nettoyer avant d’y amener la lumière.  Des techniques sont prévues pour cela,  comme, pour n’en citer qu’une le Lion furieux qui permet de rencontrer et de purifier le énergies furieuses que tout être humain héberge en lui même, parfois sans le savoir. C'est la fameuse " ombre" dont parlait Jung.   Mais il   existe des centaines de techniques, chacune avec une visée particulière.

Car il est vain de vouloir gravir une échelle qui ne reposerait pas solidement, fermement sur le sol.

 

Les Pères de l’église le savaient déjà qui disaient cette phrase sublime :     "connais toi toi-même et oublie toi »

On trouve la même injonction au temple de Delphes : «  connais toi toi-même et du connaîtras le monde et les dieux »

 

Sur un plan mythologique, on peut rapprocher ce travail de purification des douze travaux d’Hercule associés chacun à un signe du zodiaque. Il serait amusant d’imaginer quelle technique de yoga pourrait correspondre au travail de nettoyage des écuries d’Augias, ou du Lac de Stymphale.

 

Au fond, quelque soit la culture, le message est toujours le même : d’abord purifier ce qui doit l'être, donc être amené à connaître la totalité de son être, y compris ce qu'on ne désire pas savoir ou affronter, avant de vouloir se transcender. Sinon, il y a fort à parier qu'on reste dans l'illusion d'avoir réussi quelque chose qui n'est pas encore né et qu'on prétend ensuite apporter cela aux autres.

 

Outre que  le yoga donne des outils concrets pour faire ce travail de nettoyage, de purification, il apprend aussi  à devenir son propre spectateur. Car une autre réalité sous tend toute existence terrestre… l’illusion nous fait croire que nous sommes un individu qui agit, pense librement quand il n’en est rien.

 

C’est ce que nous verrons dans la deuxième partie de cet article.

 

Articles à venir : Karma et guérison ? à quoi peut servir l'astrologie? âme universelle et âme individuelle

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 09:20

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D’où ça vient ?  

 

Ce yoga  appartient à la voie du yoga tantrique. Des allusions sont clairement faites à ce type de yoga dans des traités anciens, comme le Vijnana bhairava tantra. Satyananda Saraswati, auteur d’un livre intéressant à lire, n’est donc pas à proprement parler le créateur de cette méthode très ancienne.  Il l’a fait découvrir  en Occident, mais ces techniques de sommeil conscient sont millénaires, tout comme le yoga tantrique qui plonge ses racines  7 ou 8000 ans dans le passé. Quand on lit son ouvrage, on voit qu’il a «  redécouvert » cette technique, mais il n’en est pas le créateur.

 

Il ne faut pas  confondre  le yoga nidra avec la relaxation. En Occident, une fois encore, les cours ont souvent transformé le yoga nidra en séance de relaxation finale. Etre complètement détendu est la condition sine qua non pour faire du  yoga Nidra, mais pas le but final.

Traduire  Yoga Nidra  donnerait : yoga du sommeil, et plus particulièrement de l’espace qui  contient les rêves.  

Le yoga Nidra apprend   dans un premier temps à s’endormir consciemment sur demande. Puis on peut commencer à explorer le sommeil et le rêve  qui devient   méthode de connaissance.

 

Comment c’est fait ?  

 

Pour  pratiquer et s’entraîner au yoga nidra,  on dispose de multiples petites techniques très simples à faire le jour ou la nuit lorsque l’on se réveille et des séances plus longues qui permettent de voyager « en spectateur » dans le monde de l’entre deux et ses méandres.

Mais on reste le spectateur à chaque instant.

 

Pour faire ces voyages dans l'entre deux, on utilise des symboles qui permettent la mise en relation de deux niveaux de l’univers qui en principe ne communiquent pas.

Les cakras, par exemple, où sont tous les contenus, mettent en contact avec  la structure énergétique. En outre, ces voyages lèvent de nombreux tabous sur les grands thèmes qui hantent l’être humain au cours de sa vie et amène une plus grande connaissance de soi/Soi.

 

Pour le yoga Nidra une « bonne nuit » est une nuit où on se réveille de très nombreuses fois. Pourquoi ? Parce que les réveils nocturnes permettent d’observer le chaos du mental quand on est dans cet entre deux si particulier : l’ordre du mental, si rangé à l’état de veille, s’effondre dès qu’on s’endort. Avec les techniques de yoga Nidra, on a accès à cet espace qu’on peut explorer.  D’où  l’intérêt des réveils fréquents – une dizaine de fois au cours de la nuit - qui sont autant de chance de faire cette exploration, d’observer le chaos, la désorganisation du mental.   Ce travail sur le sommeil   amene  non seulement à se réveiller souvent  mais aussi à moins dormir.

 

 

A quoi ça sert ?

 

VishnuDreamingPour les Yogin, il y a trois états pour tout le monde + un quatrième pour les sages

 

Jagrat est l’état de veille, commun à tous

Sapna : c’est le sommeil avec rêve 

Suchupti : c’est le sommeil profond sans conscience

Turya : c’est l’état de sagesse pour les Yogin : ils gardent la conscience quoiqu’ils fassent, la conscience du soi.

 

Le yoga Nidra apprend à vivre le deuxième état avec conscience, et peut même, pratiqué assidûment, amener  dans les deux autres états. Il est une forme de méditation allongée. Il y a des états qui sont très communs avec la méditation. Comme il faut être très détendu pour faire du yoga Nidra, celui-ci apprend à repérer et défaire les tensions du corps, du mental, du souffle.

 

 

Ce qu’on pense être la conscience  en général n’a rien à voir avec  les  réelles prises de conscience qui existent et s’affinent lors de tout travail spirituel.  On pense être conscient et pourtant à aucun moment, on est réellement  l’observateur   « indifférent » de sa propre vie. Le Yoga Nidra apprendre à  devenir le spectateur. Il peut aussi  entraîner dans la découverte du Soi, tout comme le yoga. C’est un autre chemin pour parvenir au même but. La finalité reste bien la même, mais pas d'autres voies d'accès.

 

 

Les  trois petites questions sont un petit hommage à ma chère professeur de philosophie de terminale, d'il y a 35 ans, madame Le Moal!

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10 avril 2014 4 10 /04 /avril /2014 07:45

Il peut paraître incongru de pratiquer seul le yoga, sans professeur à ses côtés... comment être corrigé, suivi, guidé? Cela paraît une hérésie à tous ceux qui aiment l'enseignement transmis directement par un professeur.

Et pourtant, il est tout à fait possible d'apprendre et de travailler le yoga seul chez soi si l'on est bien guidé.  Si l'enseignement que l'on reçoit est de qualité.

Le yoga des écoles du nord-est de l'Inde n'est pas une  "gymnastique" grâce à  laquelle le corps va acquérir  souplesse et un alignement parfait, mais une méthode pour " alchimiser" ses propres énergies grâce au corps. Ce qui change absolument : le corps n'est pas le point d'arrivée mais de départ; il est le creuset dans lequel tout le travail physique - muscles, souplesse, force, endurance - mais aussi de souffle, de concentration, d'énergie  va se faire. On est donc bien loin d'une vision occidentale d'un corps point de départ et d'arrivée!

  Ce qui compte réellement dans une enseignement par correspondance,  c'est  la qualité de la transmission,  le sens donné aux techniques faites, les explications précises,  la connaissance profonde et réelle de chaque technique, les guidances pour composer sa séance et le "pourquoi" et ainsi,  donner une véritable la direction vers laquelle se diriger : tout ce travail  est personnel ET solitaire.    

Les choses ne peuvent s'ancrer et germer, telle la graine dans le noir et les profondeurs, que dans la solitude et le silence. Et pour cela il faut du temps, de la pratique, et une réelle écoute de soi même.

Ce que chaque pratiquant  découvre à travers ces écoles de yoga est  personnel. Car les choses ne se mettent pas en place de la même façon d'une personne à une autre. On ne peut donc pas comparer.

Si l'on souhaite juste se faire " du bien" - on passera au fond toujours à côté du yoga, de sa portée, de sa valeur, de ce qu'il a à délivrer en profondeur. On reste alors à la superficie des choses, dans l'apparence, dans l'image, comme le montrent si bien les beaux magazines de yoga ou les belles videos qui s'arrêtent au corps physique.

Dans les écoles de yoga dites " natha" ou " tantrique" qui utilisent le " hatha yoga" comme outils pour leur praxis,  la question physiologique n'est pas au cœur de la pratique; il ne s'agit pas d'acquérir un alignement parfait, de faire les postures comme dans les magazines ou les vidéos pour développer une souplesse stupéfiante ; mais une fois encore de descendre dans ses profondeurs pour y faire un travail complet, notamment grâce au prana-yama ( le souffle) au mudra ( façon de travailler directement sur l'énergie) aux mantras ( syllabes sonores) visualisation ( façon de précise de diriger et d'immobiliser le regard) etc, etc...

Comme les  cours sont progressifs, et que des adaptations sont possibles, suivant l'âge ou la condition physique,  chacun " découvre" plutôt qu' "avance"  à son rythme.

Ainsi, les cours peuvent vraiment être suivis par tout le monde

 

 

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